
Le livre de Kells
Sorj Chalandon
Grasset - 2025
9782246843214
Le Livre de Kells est le douzième roman de Sorj Chalandon qui, une fois encore, a puisé dans son expérience personnelle pour raconter un épisode de sa vie.
À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim.
Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l'existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de Kells, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l'accueillir, l'aimer, l'instruire et le réconcilier avec l'humanité.
Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d'espoirs mais aussi de dérapages et d'aveuglements. Jusqu'à ce que la mort brutale de l'un de ces militants, Pierre Overney, pousse La Gauche Prolétarienne à se dissoudre.
Certains ne s'en remettront jamais, d'autres chercheront une issue différente à leur combat.
Ce fut le cas pour l'auteur, qui rejoignit « Libération » en septembre 1973.
Le livre de Kells est une aventure personnelle, mais aussi l'histoire d'une jeunesse engagée et d'une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction
appropriée...
Ça commence comme ça :
"- Tiens, prend ça mon fils, tu en auras besoin.
Elle l'avait cherché du regard, partout, dans la salle des pas perdus, tournant la tête comme un oiseau inquiet. Ma mère, son front soucieux, ses yeux délavés par le temps.
Elle se méfiait. Elle vérifiait que l'Autre ne l'avait pas suivie.
L'Autre, c'est comme ça que j'appelais mon père."
Sorj Chalandon raconte ici une enfance violentée, qui trouve refuge dans la rue et l'utopie, puis dans l'engagement politique effervescent des années 70. Il dévoile un parcours, toujours très incarné, sans jamais céder au pathos ni enjoliver le milieu militant post-68. Quel plaisir de découvrir les coulisses de la Gauche prolétarienne sous sa plume !
"- Tiens, prend ça mon fils, tu en auras besoin.
Elle l'avait cherché du regard, partout, dans la salle des pas perdus, tournant la tête comme un oiseau inquiet. Ma mère, son front soucieux, ses yeux délavés par le temps.
Elle se méfiait. Elle vérifiait que l'Autre ne l'avait pas suivie.
L'Autre, c'est comme ça que j'appelais mon père."
Sorj Chalandon raconte ici une enfance violentée, qui trouve refuge dans la rue et l'utopie, puis dans l'engagement politique effervescent des années 70. Il dévoile un parcours, toujours très incarné, sans jamais céder au pathos ni enjoliver le milieu militant post-68. Quel plaisir de découvrir les coulisses de la Gauche prolétarienne sous sa plume !