
Péquenaude
Juliette Rousseau
Cambourakis - 2024
9782366249170
À l'examen il y a les mots : péquenaud, plouc, beauf, cul-terreux. Campagnard. Je remarque : même dans les insultes, je n'existe pas. Mais en les féminisant, je glisse une première pierre à l'édifice du retour. Péquenaude. Un vent chaud dans les troènes, une haleine de stabule. Il faut savoir de quelle rugosité on émerge, pour en sentir le goût en bouche.
Après le succès de La Vie têtue, Juliette Rousseau continue de creuser les liens entre corps et territoire. Depuis la campagne agro-industrielle où elle vit, elle interroge la ruralité, les questions de classe et de genre, l'industrialisation, la relation au vivant, l'enfance, les traditions, la transmission... Dans une langue puissante et bouleversante, elle explore ce que signifie habiter une terre abîmée.
Ça commence comme ça :
" Il fait sombre quand je me lève. Après avoir allumé le feu, je me glisse dehors pour sentir l'air. Dans la masse obscure des arbres devant moi, une hulotte mâle rappelle que la nuit n'est pas finie. Puis l'ânesse, qui m'aura sentie, se met à braire. Mélodies du quotidien et des transitions, de la nuit vers le jour, d'une saison vers l'autre. "
L'écriture de Juliette Rousseau nous embrase dans ce texte comme dans La vie têtue, son précédent récit. Il y a des moments dont on veut suspendre la grâce et d'autres qui sont un écho troublant à nos pensées, et parfois nos trajectoires.
Péquenaude raconte ce que la ruralité impose aux corps et aux êtres, comment vivre à la campagne irrigue longtemps de sensations, de beautés et de grincements, dont on veut s'émanciper... pour mieux y retourner.
D'une lucidité et d'une poésie épatantes.
" Il fait sombre quand je me lève. Après avoir allumé le feu, je me glisse dehors pour sentir l'air. Dans la masse obscure des arbres devant moi, une hulotte mâle rappelle que la nuit n'est pas finie. Puis l'ânesse, qui m'aura sentie, se met à braire. Mélodies du quotidien et des transitions, de la nuit vers le jour, d'une saison vers l'autre. "
L'écriture de Juliette Rousseau nous embrase dans ce texte comme dans La vie têtue, son précédent récit. Il y a des moments dont on veut suspendre la grâce et d'autres qui sont un écho troublant à nos pensées, et parfois nos trajectoires.
Péquenaude raconte ce que la ruralité impose aux corps et aux êtres, comment vivre à la campagne irrigue longtemps de sensations, de beautés et de grincements, dont on veut s'émanciper... pour mieux y retourner.
D'une lucidité et d'une poésie épatantes.