Là où je n'ai plus pied
Belén López Peiró, Lise Belperron
Éditions Globe - 2025
9782383613107
Une fois que Belén a parlé, il n'y a plus de retour en arrière possible. C'est la parole, plus que l'acte dénoncé, qui fait voler en éclats la famille. Face à la révélation de l'inceste, les voix s'élèvent. Chacun a quelque chose à dire pour essayer de rendre l'inacceptable tolérable et justifier les abus de l'oncle policier. Plus tard, lors de la préparation du procès, c'est encore la parole de Belén qui est remise en cause. Pour espérer être entendue par la justice, il faut transformer ses traumatismes en récit et faire remonter à la surface les moindres détails du passé, au risque de perdre pied...
En faisant habilement dialoguer les voix des proches et le langage déshumanisé des institutions policières, judiciaires et médicales, Belén López Peiró crée une polyphonie étourdissante qui révèle toute la violence à laquelle est confrontée celle qui ose demander justice. Là où je n'ai plus pied documente les difficultés de la procédure judiciaire, le combat jusqu'à l'épuisement en quête de réparation et le caractère collectif de la maltraitance.
Ça commence comme ça :
"Alors, pourquoi tu revenais tous les étés ? Tu aimes souffrir ? Pourquoi tu ne restais pas chez toi ? Là-bas, à Buenos Aires, à crever de chaud. Ah. Non. Bien sûr que tu ne pouvais pas. Il n'y avait personne pour s'occuper de toi."
Encore un texte incontournable sur l'inceste, comparable à Triste tigre pour la déflagration qu'il a produite dans la société argentine comme pour sa qualité littéraire.
Autofiction faisant appel à de multiples voix et registres d'écriture, qui permettent à l'autrice de trouver sa propre voix et de tenter de traverser les années de procédure qui ont suivi sa plainte, avec leur lot d'interrogatoires, calomnies et descente aux enfers; mais aussi de soutiens précieux comme celui du mouvement #Ni una menos, qui lutte contre les féminicides et les violences faites aux femmes en Argentine.
"Alors, pourquoi tu revenais tous les étés ? Tu aimes souffrir ? Pourquoi tu ne restais pas chez toi ? Là-bas, à Buenos Aires, à crever de chaud. Ah. Non. Bien sûr que tu ne pouvais pas. Il n'y avait personne pour s'occuper de toi."
Encore un texte incontournable sur l'inceste, comparable à Triste tigre pour la déflagration qu'il a produite dans la société argentine comme pour sa qualité littéraire.
Autofiction faisant appel à de multiples voix et registres d'écriture, qui permettent à l'autrice de trouver sa propre voix et de tenter de traverser les années de procédure qui ont suivi sa plainte, avec leur lot d'interrogatoires, calomnies et descente aux enfers; mais aussi de soutiens précieux comme celui du mouvement #Ni una menos, qui lutte contre les féminicides et les violences faites aux femmes en Argentine.