Pisser dans les cours d'eau : Carnets de reportages très indépendants

Pisser dans les cours d'eau : Carnets de reportages très indépendants

Serge Hastom

Éditions du Faubourg - 2025

« Mon copain Shérif m'avait prévenu, deux jours avant le départ. "Les gens qui travaillent, t'as compris, ils n'aiment pas les glandeurs. Ils vont se demander pourquoi tu voyages, pourquoi t'es là alors que, eux, ils n'ont pas l'argent, pas le temps. Si tu dis que t'es écrivain, là, d'accord, ils vont pas avoir envie de te taper dessus. Les gens - comment t'expliquer ? -, ils n'aiment pas les journalistes mais ils respectent les écrivains, voilà. Ils vont se dire : Ben merde, écrivain, et ils te raconteront leurs histoires." »
Coup de cœur
Ça commence comme ça :
" La mère de Vaché me sert deux sandwichs et un verre de than maison. Elle insiste sur le "maison" à propos du verre de lait fermenté, mais le pain l'est aussi et puis le concombre, le fromage et les petits oignons. Vaché en est drôlement fier. Moi, je n'ai rien demandé, je ne peux rien payer, c'est l'hospitalité arménienne, il n'y a pas à discuter. "

Serge Hastom marche dans les pas de Hunter S. Thompson, les psychédéliques en moins, les bières prises aux comptoirs de rades en plus. Ce "journalisme gonzo" agit comme un miroir, à peine grossissant mais jamais déformant. On y lit l'hostilité à des médias traditionnels, l'espoir désabusé dans un bulletin de vote soi-disant hors système, la galère et la débrouille. Une réalité rencontrée dans la Russie de Poutine, aux Etats-Unis pré-Trump II et dans tous les coins de France d'avant les prochaines élections.