
La marche royale
Nathalie Eberhardt, Andreas Latzko
La Derniere Goutte - 2017
La Grande Guerre est finie. Le tisserand Cesare Pasquali rentre chez lui en Italie après avoir été fait prisonnier en Autriche. Amputé de deux doigts, il ne peut plus exercer son métier et se retrouve plus misérable dans son village de Ligurie que lors de sa captivité sur le sol de l'ennemi où son départ fut pleuré par ceux qui étaient supposés le haïr mais qui lui firent une place parmi eux. Poussé par la nostalgie de cet accueil, il décide de regagner la frontière. Mais le sort ne tarde pas à placer sur sa route un homme très particulier qui va devenir pour lui beaucoup plus qu'un frère...
En dénonçant les traditions cocardières qui inoculent aux hommes la fierté nationale, excitent le désir d'affrontement et cultivent un instinct mortifère, La Marche royale met en garde contre les préjugés et le conditionnement identitaire pour mieux chanter les idéaux humanistes et universalistes qui seuls rassemblent les hommes. Andreas Latzko invite à privilégier les lumières de la raison et la fraternité plutôt que l'ivresse de la virilité et le patriotisme exalté.
Ça commence comme ça :
" Cesare Pasquali était tisserand dans une petite ville de Ligurie jusqu'à ce que la guerre le prive de deux doigts à la main droite. Dès son retour de captivité en Autriche, et bien tard encore dans l'année 1922, le bon Cesare avait inlassablement pleuré sa profession, au point qu'il n'y eut bientôt plus une seule bonne âme dans toute la bourgade qui ne prît ses jambes à son cou quand surgissait au loin sa silhouette de mutilé. "
L'auteur du magnifique "Hommes en guerre" nous offre encore une réflexion sur la guerre, cette fois sous forme de parabole du patriotisme et de la manipulation des foules.
Court et percutant.
" Cesare Pasquali était tisserand dans une petite ville de Ligurie jusqu'à ce que la guerre le prive de deux doigts à la main droite. Dès son retour de captivité en Autriche, et bien tard encore dans l'année 1922, le bon Cesare avait inlassablement pleuré sa profession, au point qu'il n'y eut bientôt plus une seule bonne âme dans toute la bourgade qui ne prît ses jambes à son cou quand surgissait au loin sa silhouette de mutilé. "
L'auteur du magnifique "Hommes en guerre" nous offre encore une réflexion sur la guerre, cette fois sous forme de parabole du patriotisme et de la manipulation des foules.
Court et percutant.